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MARC

BAUMANN

Vente aux enchères HOTEL DROUOT

le 22 Novembre 1999

Maître Robert- Commissaire Priseur

(voir les toiles de la 2e vente aux enchères)

Baumann a toujours dessiné, et nourri dès sa prime enfance la certitude de son destin de peintre. Dans son atelier, quelques visages au fusain, des paysages à l'huile montrent qu'à treize ans, il maîtrisait spontanément les techniques les plus solides.

Sa formation aux Arts Décoratifs de 1939 à 1945 lui a permis de traverser toutes les disciplines pratiquées en arts plastiques, et son métier de sérigraphe l'a confirmé comme paticien, et mûri dans son choix de consacrer sa vie personnelle à la peinture.

Le grand succès de ses tapisseries, dès 1945, dont plusieurs oeuvres souvent exposées ont été réalisées aux Gobelins et à Aubusson, quelques tentatives en sculpture, de superbes catalogues de photographies d'art ne l'on jamais arraché à la nécessité intérieure d'une recherche picturale dont la longue histoire se trouve racontée ici dans deux de ses épisodes significatifs.

L'oeuvre de Baumann a traversé les mouvements artistiques de notre époque: classicisme, fauvisme, constructivisme, rêveries, déconstruction de l'espace..., non point en suiveur de mode, mais selon une démarche personnelle, dans un engagement qui a souvent préludé l'affirmation de ses tendances. Sa quête avait pour fin de faire éprouver sans obstacle figuratif, le miracle subtil de la lumière. Sa recherche d'un rendu de plus en plus économe de la forme lui a permis d'affiner sa palette, d'expérimenter des matériaux d'expression, de gagner une liberté d'analyse du monde sensible qui le révèle insensiblement plus indifférent

au thème particulier de son travail, mais toujours tendu vers une même démarche dont est perceptible l'enjeu spirituel.

Baumann veut simplifier, purifier, épurer, supprimer tout ce qui pourrait être seulement joli, théatral ou clinquant, pour exprimer ce que la vie est profondement, de telle manière que "le témoignage peint soit semblable à un chant fort, puissant, assez rude, plein d'une lumière-amour" qui donne sa fraîcheur intense et subtilement inspirée à son oeuvre.

On peut reconnaître dans la rencontre des oeuvres de Baumann la recherche flamboyante qui le conduit à exprimer plus justement la lumière, en coloriste des transparences, dans son souci de tracer l'intime beauté des vibrations de la matière.

"Le domaine de la couleur, dit-il, est parallèle à celui de l'amour". On peut y atteindre au surgissement intact de l'essence-même de l'être, et y connaître le ravissement aux franges du non-dit.

Dans le choix ingénieux des toiles, on découvre par cette exposition l'affirmation humble et puissante du pouvoir d'une oeuvre peinte. D'un côté, on chemine de la généreuse violence des oranges et des ocres bruns à l'affinement des beiges et des gris rosés. De l'autre, le travail des matières supplée à la dynamique des allusions formelles, et crée des espaces nouveaux, des profondeurs qui signent un vertige.


E.ANDRES


Le peintre dans son atelier



Avant Port 81





Passage obligé 98




Grande courbure 98




Le nid 98






Rocher aux empreintes







Avec le rocher aux empreintes de 1997, Marc Baumann célèbre une fois de plus la Nature et ses mystères.

Au premier plan, de larges bandes verticales suggèrent le rocher dont on perçoit les arêtes et les rondeurs. Empatement et collages - de journaux et de tissu - nourrissent la matière picturale, donnant une densité à la couleur et du relief à l'oeuvre. Les coups de pinceaux tournoyants de l'arrière plan évoquent - quand à eux - le vent et un ciel chargé de nuages agités. Le tissu à carreaux noir et blanc et le papier journal collé à la surface de la toile témoignent d'un passage...à chacun de laisser travailler son imaginaire.

Dans une harmonie de couleurs du blanc au gris en passant par le beige, Marc Baumann prend ici le rocher comme prétexte pour se laisser aller à sa passion: peindre - non pas ce qu'il a contemplé - mais le souvenir qu'il a d'une forme, enrichi par l'émotion qui a travaillé en lui.




Mer étale






Comme un nuage






Pierre à feu 98






Lumière au couchant 97




Miroir de ciel 97





Océanide I 97




Océanide II 97






Si Océanide III de 1997 est une oeuvre abstraite, elle n'en est pas moins dynamique et expressive.

Une forme énigmatique surgit à la surface de la toile attirant l'oeil. De cette apparition se dégage une énergie car elle semble être en mouvement: rotatif avec le cerne blanchâtre, mouvement encore avec les lignes du cadriage qui "dansent" dans les registres supérieurs et inférieurs. Tout en restant dans une gamme de couleurs se situant entre blancs, gris et marrons, Marc Baumann a su rendre de forts contrastes contribuant au caractère intriguant et impressionnant de l'oeuvre.

Le peintre nous livre ici le " miracle subtil de la lumière ". L'abstraction lui permet toutes les audaces. Libéré de la figuration, il peut laisser parler son âme et nous communiquer son amour de la vie.

Elisabeth Andres





Océanide III 97






Résonnance en brun 97




Octogonie 97





Eléments 97






apparition II 97






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